Pascal - Conférence de presse des transmusicales 1998
Dans le cadre des vingtièmes transmusicales, Philippe Pascale et Pascale Le Berre se présentait sous le nouveau nom de "Pascal". Septième participation pour Philippe qui a participé aux toutes premières trans. Avec Marquis de Sade, évidemment. Prélude à un concert où Pascal nous présente cinq titres, électroniques. Dont "Conrad Veidt" et "Jour après jour".
- Quelle évolution depuis l'album " Philippe Pascale " ? Pourquoi changer de nom ? Y a-t-il une différence d'un point de vue musical ?
Pascale Le Berre : Le changement de nom, c'est très simple. On s'est marié Philippe et moi. On a fait une rave nuptiale. Donc, je m'appelle Pascale Pascal. On a alors décidé de simplifier les choses une bonne fois pour toutes. Cela s'appelle Pascal, ce qui paraît évident.
Pour l'évolution musicale, il se trouve que depuis le dernier album, on a vécu pas mal de choses ces quatre dernières années. Ensemble et séparément. Et ce qu'on va faire ce soir se rapproche le plus de ce que j'ai jamais rêvé de faire. C'est-à-dire, en gros, mêler l'énergie et l'émotion.
Philippe Pascal : Quelque part, pour moi, c'est une espèce de retour aux sources. Parce qu'il y a vingt ans je faisais partie d'un groupe qui s'appelait Marquis de Sade et que j'ai été baigné, au sortir de l'adolescence, par la musique allemande, plus que par le rock, et en particulier par des groupes rythmiques comme Kraftwerk, Neu, … D'ailleurs, il y a quelques morceaux du premier album de Marquis de Sade qui se sont inspirés directement de Neu. Il n'y a pas de mal à cela. Bowie lui-même a largement puisé dans ce groupe pour écrire sa trilogie berlinoise, en particulier " Heroes ", que l'on retrouve d'ailleurs, titres compris dans le Neu de 1975. Un retour aux sources, oui. Mais de la techno, comme je l'ai lu quelque part, je ne pense pas.
P.L. : C'est de la musique électronique. Je crois que ce soir, vous allez voir, sans vouloir faire de jeux de mots, la première expérience d'un mariage qu'on souhaite depuis longtemps. A la fois l'énergie et l'émotion, l'électronique et l'acoustique, les couleurs particulières. Par chance, la voix de Philippe peut se poser sur tout type de musique. Ce soir, ce n'est pas qu'une expérience, c'est le début d'un nouvel album, d'expériences scéniques à venir. En même temps, il y a des choses beaucoup plus acoustiques qui risquent de sortir sur un second album. C'est-à-dire qu'on prépare actuellement deux albums. Pour nous, après quatre ans de retrait, qui ne sont pas quatre ans d'inactivité, l'envie est très présente. Durant ces quatre années, Philippe a joué son premier rôle comme acteur. Moi, j'ai fait pas mal de travail de production, j'ai monté notre studio, on a monté notre label, notre maison d'édition. On a appris à être assez autonome.
P.P. : Tu as aussi travaillé avec un barde breton bien connu (ndlr : Alan Stivell).
P.L. : Avec un Zazou aussi, pour la coupe du monde. Tout cela fait qu'à l'heure actuelle, on est dans l'urgence parce qu'on fait beaucoup de choses par ailleurs. Mais ce qui va sortir de nous ce soir, c'est un peu comme un geyser, en fait. C'est quelque chose qui a été contenu pendant toutes ces années, enrichi, comme une espèce de source souterraine qui jaillit maintenant et qui, je pense, va continuer. Parce que c'est un processus permanent. C'est-à-dire qu'à partir du moment où on a recommencé à enregistrer des choses et qu'on est autonome, cela va continuer jusqu'à la sortie du premier maxi, du premier album, deuxième album…
P.P. : Ce qu'on peut dire aussi, c'est qu'on s'est affranchi des maisons de disques. Ce n'est pas qu'elles nous aient mis des bâtons dans les roues, mais on s'est affranchi du poids de la mise de fonds pour enregistrer un album, des 30, 40, 50, 60 millions de centimes (ndlr : français). C'est vrai que maintenant qu'on a un home studio, on peut tout se permettre, toutes les " planteries " possibles, … Enfin, la vie est à nous, pour vingt ans encore…
P.L. : Cette période a permis de prendre du recul par rapport au système des majors, par rapport au système classique, qui marche d'ailleurs de moins en moins : période de composition. Ensuite, maquettes. Puis soumission de la maquette à la maison de disques, qui en ce qui nous concerne n'est jamais intervenue au niveau artistique. Ensuite, choix du producteur. Attendre qu'il soit libre. Ensuite, enregistrement studio. Ensuite, attendre que l'album sorte. Ensuite, attendre qu'on puisse faire des tournées. Nous, cela nous fatigue. Ce n'est plus un système dans lequel on a envie d'exister de cette manière. On a envie de choses peut-être plus ponctuelles, mais plus directes. Et ce qu'on vise, c'est retrouver le public, les gens, dans le fond des yeux. Même pour un soir. C'est pour cela qu'on fait cela. On le fait pour s'exprimer, on ne le fait pas pour réfléchir pendant 15 ans.
P.P. : Je dirais qu'on le fait pour se mettre en danger...
- Pascale, comment tu conçois ton travail avec Stivell ?
P.L. : Il y a trois ans, Alan a appelé a appelé Philippe pour voir s'il connaissait un clavier (rires). Il savait très bien ce qu'il faisait, mais il n'osait pas le faire directement. J'ai accepté parce que c'est quelqu'un que j'ai écouté il y a très longtemps. J'ai quand même une petite fibre bretonne. Je m'appelle tout de même Le Berre. Toute la période 70-73, j'étais un peu gamine, mais j'étais attirée par ce mec qui mélangeait musique celtique et guitare électrique, déjà. Puis surtout, il venait de sortir un album que je trouvais magnifique. A partir de là, il a commencé à me demander de faire vraiment du travail de sample pour lui, en plus des claviers. C'est-à-dire apporter une " touche ", en fait. Et ensuite, j'ai participé à la production du dernier album et à la tournée qui suit, forcément. J'ai déjà été contacté avant par d'autres artistes. J'ai déjà donné des réponses négatives. Parce qu'il doit y avoir une cohésion entre l'artistique et l'humain. Si je sens qu'il y a un flou entre la personne et ce qu'elle fait artistiquement, cela ne m'intéresse pas. Je pense que c'est plutôt un accident de parcours, mais très très heureux. J'ai du plaisir à être sur scène avec lui et c'est quelqu'un que je respecte.
- Au niveau des textes, sur le premier album de Philippe Pascale, vous avez axé sur les sonorités, l'aspect sensuel de certains mots. A quoi peut-on s'attendre aujourd'hui ?
P.P. : A du pur Philippe Pascal, comme à l'époque de Marquis de Sade avant le premier disque. Je vais chanter en braille, ce soir. Ce n'est pas une plaisanterie ! Ce sera des petits bouts rimés, très très simples. Les mots les plus simples possibles. Essayer de trouver un terrain d'entente, le plus petit dénominateur commun entre le public et moi. Donc, il y aura des petits bouts rimés en français, en anglais, des choses sans importance, mais… Je pense que l'intérêt de la techno, c'est que c'est un nouveau langage, c'est un alphabet peut-être plus simple, mais tellement précis qu'il fait dégager des émotions sans passer par l'imaginaire, à la façon du rock. Et ce qui m'intéresse maintenant dans le travail d'écriture, entre guillemets, c'est de trouver les mots les plus simples, que ce soit en anglais, en français. Des mots que les gens ont peut-être déjà entendus, mais qui les touchent comme cela, instantanément, sans avoir besoin de réfléchir " Et qu'est-ce qu'il a voulu dire par là ? "… Vous verrez ce soir. Il y a peut-être des choses que j'ai entendues ailleurs et que je sample moi aussi. Parce que quelque part, les écrivains, c'est peut-être des gens qui sont des DJ's, qui mixent tous les bouquins qu'ils ont lus, pour en faire une œuvre unique.
P.L. : Par contre, musicalement, je pense que pour ceux qui ont suivi un peu l'histoire depuis le début, sans vouloir tout dévoiler, il y aura quelques petits rappels, quelques références.
- Philippe, tu as travaillé avec un jeune groupe qui mélangeait les côtés techno, dansant, visuel, poétique, sensuel et sexuel. Est-ce que c'est un travail qui t'a inspiré dans le nouveau travail de Pascal ?
P.P. : Oui. Absolument. (rires de Pascale). Pendant des années, je ne me suis occupé que de moi, de notre musique, de promouvoir les groupes dans lesquels j'étais. Ces trois dernières années, on s'est ouvert un peu au monde, dans la mesure où on a monté notre petit label, notre petite maison d'édition. On a enregistré un artiste qui s'appelle Nawak et que Pascale a produit, et dont elle va vous parler tout de suite.
P.L. : On a vu Florient sur scène, dit Nawak, et donc on l'a signé en édition chez nous. Et il y a eu tout un travail de base, c'est-à-dire comment réaliser ses idées, apprendre à chanter, à programmer, à sampler, enfin, toutes les étapes d'un album, qui va sortir, j'espère, au mois de février. Mais il ne faut pas prendre les choses à l'envers. C'est parce qu'on est intéressé par cette musique que des artistes nous interpellent, nous touchent. On peut être touchés par n'importe quoi, à la limite. Moi, dans le cadre de tournées, j'ai eu l'occasion de voir des artistes que je ne serais peut-être pas allée voir de moi-même. Que ce soit de la musique ethnique, électronique, tout ce que tu veux. Il faut éviter de s'enfermer dans un style. Pour moi, le mot " techno ", c'est un mot obsolète depuis longtemps. Ecoute Neu et tu verras qu'ils ont déjà inventé la jungle, la techno…
P.P. : Le son de base de Joy Division, c'est incroyable. Dans Neu, tu retrouves les sonorités de Joy Division. De la part du bassiste de Joy Division, c'est flagrant.
P.L. : Je crois qu'on en revient à ces histoires d'étiquettes, de courants, d'être à la mode ou non. On s'en fout complètement. Il faut faire ce qu'on a envie de faire et les étiquettes, elle sont aussi éphémères que les concerts. Et il ne faut pas aller chercher plus loin, croire qu'on a un pouvoir plus important que celui-là. Les trans, un concert, tout cela, c'est une ivresse, l'ivresse d'un moment, avec tout ce que cela comporte, c'est-à-dire le palpitant à cent à l'heure, le cœur qui va battre, l'estomac noué, cela va être, j'espère, une joie, et puis après, cela va être quelque chose qui est passé très vite et on va se réveiller en se demandant ce qui s'est passé, et tout le monde, dimanche, va se réveiller en se demandant ce qui s'est passé pendant trois jours. C'est comme cela. Il ne faut pas s'accorder plus d'importance que cela.
P.P. : Et quoi qu'on fasse, si le concert est réussi, jusqu'à demain, on sera sur un petit nuage, si le concert n'est pas très bien, demain, on sera un peu miné. Mais après demain, je vous assure que la caissière du Leclerc ne nous fera absolument pas la gueule si le concert n'était pas bien.
- Dans le travail de Pascal, est-ce que vous envisagez que d'autres personnes s'insèrent dans l'écriture ou la composition ?
P.L. : C'est très complexe, parce que j'ai appris à travailler beaucoup toute seule. On a un studio à la maison, ce qui veut dire que plus ça va, plus je peux contrôler ce que je fais à tous les stades. Dans la composition elle-même, j'avance le fond et la forme en même temps. Donc, c'est difficile de passer le relais à quelqu'un d'autre. En ce qui concerne la composition des arrangements, sur certaines choses, avec Philippe, on souhaite la collaboration de gens qui n'ont rien à voir avec le milieu de la musique française ou variété, ou autres, c'est-à-dire de gens qui viennent d'ailleurs : de musiques de film, d'arrangements de cordes, ou quelque chose comme cela. Parce que c'est leur domaine, ils le connaissent bien. Et je pense que sur le prochain album, il y aura ce type de collaboration-là.
- Vous avez déjà des pistes ?
P.L. : Oui.
- Des noms ?
P.L. : Non !
P.P. : Dans la mesure où le prochain album sera comme la bande originale d'une espèce de film imaginaire, c'est vrai qu'on a beaucoup voyagé. C'est vrai aussi que j'ai envie d'illustrer musicalement les mouvements de l'âme. On s'est choisi un compositeur de musique de film, avec qui on commence à travailler, mais plus ponctuellement et plus précisément pour ce soir, on va monter sur scène avec un trompettiste et un joueur de vielle chinoise. Nous serons quatre sur scène.
- Comment avez-vous rencontré ces deux musiciens ?
P.L. : Christian Lechevretel a déjà fait la dernière tournée avec nous. C'est quelqu'un qui vient de Rennes, qui a émigré à Paris après et qui a travaillé avec pleins de groupes (ndlr : Le Train Fantôme, entre autres). C'est une connexion qui s'est faite facilement. Quant à Marcello, cela fait très longtemps que j'entends parler de lui puisqu'il vient de Rennes. Il habite à Nantes aujourd'hui. Quand je l'ai entendu jouer de la vielle chinoise, je me suis dit, c'est ce qu'il faut pour deux des titres qui étaient déjà composés. Donc, tout naturellement, il est venu à la maison. Tout naturellement, on a répété un petit peu. Cela s'est fait très vite, parce que les parties étaient évidentes et déjà composées pour la plupart. Et puis, il s'est inséré. C'est la façon dont j'aime travailler. C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de contrôle au départ, et puis tout à coup, on va prendre un ou deux musiciens qui sont complètement connectés sur ce qu'on va faire et qui vont apporter le plus. Les musiciens, il faut les prendre pour ce qu'ils savent faire, pour ce qu'ils savent donner. Il ne faut pas prendre un bassiste en se disant " Il est vachement bon ", et puis après attendre toute une palette de choses. Il faut prendre quelqu'un et presque le capter au vol, le prendre pour ce qu'il va donner, pour l'osmose qu'il va y avoir à un moment donné sur tel ou tel morceau et c'est tout. Ne surtout pas essayer de forcer les choses. Avec Christian, comme avec Marcello, c'est exactement ce qui s'est passé. On n'a pratiquement pas répété.
P.P. : Le canevas est assez étroit, mais sur ce canevas, ils ont liberté absolue. C'est " Faites ce que vous voulez ", on vous a choisi parce que vous êtes comme cela.
- Philippe, c'est la cinquième ou sixième fois que tu joues aux trans...
P.P. : 7eme fois ! Et encore, en ne comptant que les fois où je défendais mes couleurs.
- Comment vois-tu ce festival ?
P.P. : Je pense que cela a toujours été un festival qui a été en avance d'une saison, d'une mode. Je pense qu'il est le reflet de ce qu'il se passe dans le monde. On va avoir durant ces trois jours les groupes qui, déjà, marchent à l'étranger et qui risquent peut-être de marcher d'ici six mois en France. Mais ce n'est pas sûr, parce que d'un autre côté, c'est tellement bizarre les trans. Moi, il y a un truc qui me fait hurler, c'est ces fameuses révélations. C'est un truc de marketing, en fait. Pour ce qui marche aux trans, ce n'est pas quelque chose qui marche en France obligatoirement. Je pense à des trucs comme Morphine, cela a été magique. Fishbone. Enfin, tous les plus grands groupes, les plus beaux concerts. Il y en a eu pleins comme cela. Les révélations, c'est des blagues. Enfin, vous connaissez Daho. Daho est passé pour les deuxièmes trans. Et ce n'est pas lui faire injure de dire qu'il est passé et que tout le monde s'en fichait. Lui-même, il avait le hoquet, il n'était pas bien. Après, il est devenu un grand artiste, il est revenu ici et il était une " star ". Il y a eu aussi Lenny Kravitz, mais c'était une blague aussi. Il n'y avait que des journalistes. Et ce n'est pas important, en fait. Ce qui est important, en fait, ce qui me plaît, c'est la résonance, la ville, le public, tout participe à cette espèce de magie, d'ivresse qui va durer 3-4 jours, à laquelle il faut succomber, oublier tous ses a priori, la chapelle à laquelle on appartient et faire confiance aux trans. Bon, c'est facile, quand on a des badges gratuits de dire " on va aller picorer à droite, à gauche ". Moi, je ne viens aux trans que lorsque je joue. Parce qu'au moins, je peux circuler gratuitement pendant 3-4 jours. C'est pour cela que j'essaie de jouer le plus souvent possible !
- Pour le concert de ce soir, est-ce que vous avez fait un travail sur le visuel ?
P.P. : Pas vraiment. C'est vraiment une expérience. Jean-Louis (ndlr : Brossard, organisateur des trans) nous a vus il y a 3 ans dans une rave où l'on se produisait anonymement et il y a 6 mois, il est venu nous voir et il nous a dit : " Voilà, vous êtes les premiers, mais j'aimerais bien que vous participiez aux trans cette année. " Et donc, cela s'est fait comme cela, très vite. Et avant-hier, on était encore en train de mixer le dernier morceau. Donc, la lumière, cela viendra, mais ce soir, c'est vraiment une expérience.
P.L. : Enfin, ceci dit, l'éclairagiste, c'est quand même quelqu'un avec qui on a travaillé dans Marc Seberg. Donc, je lui fais assez confiance pour être en osmose, d'autant plus qu'il a écouté les morceaux. Mais bon, le travail sur les lumières s'affinera avec la perfectibilité du set. La dernière chose que je voudrais dire, c'est qu'on essaie, mais je n'en suis pas plus fière que cela, de respecter l'esprit premier des trans. Au début des trans, personne n'avait jamais fait d'album. Donc, c'était vraiment des découvertes. Et pendant longtemps, cela a été comme cela. Nous, on a gardé cet esprit-là.
- Il y a une date prévue pour la sortie de l'album ?
P.L. : Quand il sera prêt ! (rires)
Je ne voudrais pas que cela paraisse prétentieux, mais on s'est libéré énormément du fait d'avoir rompu avec ce cycle " Je sors un disque tous les deux ans… ". Ce n'est pas qu'on n'ait plus rien à prouver, parce que cela serait prétentieux. Justement, on a toujours à prouver. Dans l'instant, il faut qu'on fasse le maximum pour communiquer ce qu'on a à communiquer. Mais il y toute une partie du poids du processus commercial qu'on a complètement occulté. Même plus : on s'en fout.
- Une volonté d'autonomie ?
P.L. : Ce n'est pas une volonté, c'est comme cela. C'est à l'intérieur. C'est " J'ai quarante ans, je m'en fous ". Je n'ai rien à prouver sauf aux gens qui vont être là ce soir. J'ai envie qu'ils soient touchés, j'ai envie qu'ils vibrent en même temps que nous, j'ai envie qu'ils sentent les choses. Voilà, c'est pour cela que je fais ça. Le reste, …Non, vraiment, c'est notre raison d'être. Moi, je ne ferais pas ce métier autrement.