Un nouvel album et un livre
Le groupe Marc Seberg en tournée
Le groupe rennais Marc Seberg commence, aujourd'hui samedi à Quimper, une tournée qui le mènera dans plusieurs villes moyennes d'ici début avril. Parallèlement à la sortie d'un nouvel album, "Le bout des nerfs" (Virgin), le chanteur du groupe, Philippe Pascal, publie aux éditions Coprah, un premier livre "Lignes de fuite"
Rennes.- Quand à Paris ou Lyon, un fan de musiques actuelles parle à un rennais, deux noms viennent spontanément dans la conversation: Etienne Daho et Philippe Pascal. Le premier remplit de grandes salles et vend des centaines de milliers d'albums. Avec son groupe, le second se contente encore de jouer devant de plus petits parterres: les disques de MS ont un succès d'estime (entre 25000 et 50000 exemplaires).
Arrêtons là les comparaisons: malgré la popularité du premier, le second reste la figure majeure de la scène musicale rennaise.
Combat et rébellion
Depuis la fin des années 70, d'abord avec "Marquis de Sade", puis très vite avec "Marc Seberg", Philippe Pascal a pris sa pleine mesure d'auteur et d'interprète. Et même ceux qui ne l'apprécient guère sur disque ou sur scène, reconnaissent volontiers la force de ses textes. Ses maîtres sont les expressionnistes allemands et des compositeurs comme Mahler ou Kurt Weil. Peu banal sur la scène rock française.
"Lignes de fuite", le premier livre de Philippe Pascal reprend ces textes-poèmes destinés à être chantés. Ils disent mieux que nos mots tout le romantisme d'un homme de plus en plus attaché à la Bretagne. Ils soulignent aussi la violence qui couve en lui: "Le rock reste une musique de combat et de rébellion. Le symbole des combats qui restent à mener pour vivre, pour se débrouiller".
Chez lui, ce ne sont pas des mots en l'air. Avec ses amis rennais, il sait qu'il va devoir continuer à sa battre pour sauver la salle rock de l'Ubu, menacée de fermeture à cause des difficultés financières de la Maison de la culture. Ce combat, Marc Seberg le livrera à sa manière : en jouant à l'Ubu les 17 et 18 mars, en plein congrès du parti socialiste.
Yvon Lechevestrier
Copyright : Ouest-France, 1990