Critique de l'album Les enfants du Velvet
Virgin 70389
Drôle d'année, 1985. On apprend maintenant que le Velvet (Undergroud pour les intimes) a des enfants. Donc ce zombie blême, éphémère, pervers et drogué aurait procréé dans la pénombre qui fut sienne. Et ses hypothétiques rejetons se retrouveraient sur un label français pour faire un disque de fête des pères-mères, banane et cotillons. On nage en plein conte de fées. Le conte de fées s'arrête où commence le disque. Lou Reed, John Cale et consorts, insectes aux yeux noirs, vieux gamins chimistes grattouillant l'électricité à l'aveuglette avec des idées mêlées de pop et d'avant-garde, déjantaient. Nos jeunes talents Virgin les chantent. Et nous déchantons. Ces enfants-là sont bien trop sages, ou leur irrévérence tombe à côté de la plaque, se satisfaisant de « moderniser » les arrangements, d'émailler de quelques gimmicks (Etienne Daho et son « Sunday Morning » chéri, Graziella DeMichele et un « Sweet Jane » bancal). Ou bien ils sont inconséquents (Taxi Girl adaptant en français le délicat « Stephanie Says », Aliss Terrell piétinant allègrement « I'll Be Your Mirror »). Finalement, ce sont les tristes sires de Marc Seberg (« Venus In Furs ») qui s'en tirent le mieux, le « All Tomorrow's Parties » de Rita Mitsouko restant confusément anecdotique. - F.G.
Copyright : Rock'n'Folk, 1985