Marc - Seberg - Jeux de lumières
Jeux de lumières
A contre-jour tout d'abord
les contours de son corps
à contrecœur, semblent éclore
aux premières heures de l'aurore.
Il la voit s'élever, fragile,
et il la devine jeune ballerine.
La regarde s'étirer, féline,
et s'élancer dans le prisme
irréel
des jeux de lumières.
Qui est-elle ?
Les yeux du mystère...
Une suite de gestes lents
dans l'air chauffé à blanc.
Une fuite de gestes brefs
révèle d'autres facettes...
Comme la danse des perles de rosée
sur les fils d'une toile d'araignée
dessine, l'espace d'un court instant
une étoile de mer en argent.
Dans les jeux de lumières
elle se voile.
Dans les jeux de lumières
se dévoile.
Dans les jeux de lumières
ses entrechats siamois
glissent en petits pas sournois.
Elle se dérobe
puis s'abandonne,
furtive à ses caresses
un sourire sur les lèvres.
Elle se dérobe
une fois encore,
puis s'évapore
ivre d'éther
dans les jeux de lumières.
Une fuite de gestes lents
dans l'air chauffé à blanc.
Une suite de gestes souples
dans la fièvre du jour.
Regarde comme le ciel est changeant !
Un arc-en-ciel de sentiments.
Et quand il devient menaçant
(regarde) comme il effraie l'enfant
irréel
dans les jeux de lumières.
Où est-elle ?
Dans les yeux du mystère.
Il l'a suivie longtemps des yeux
espérant quelques pas de deux.
Dehors le temps était pluvieux
plus vieux au moins d'un siècle ou deux !...
Dans les jeux de lumière
elle se voile.
Dans les jeux de lumières
se dévoile.
Dans les jeux de lumières
ses entrechats siamois
glissent en petits pas sournois.
Elle se dérobe
puis s'abandonne,
furtive à ses caresses
un sourire sur les lèvres.
Elle se dérobe
une fois encore
puis s'évapore
ivre d'éther...
Elle me monte à la tête
dans les jeux de lumières.
Elle me monte à la tête,
à la tête.
L'éther... l'éther
There's still a light
that shines all night.
There's still a light
that shines all night.
Philippe Pascal
Sans paroles
Des mots trop bavards comme des chèques en blanc,
ou alors langue de bois que je donne à mon chat.
J'épellerai les lettres de ton abécédaire,
à coup de dents, dans un endroit
où les mots sont hors-la-loi.
Pour franchir la frontière, pas besoin de passeport,
ni même de dictionnaire. Laissons parler nos corps.
Pour franchir la frontière, pas besoin de passeport,
pas même une allumette pour que les sens explosent.
Au cœur des ébats, nos deux langues se délient,
se livrent un combat où tout est permis :
les coups les plus bas, les vices et versa;
pli conte pli
plus de limite
à nos désirs...
Les mots sont hors-la-loi mais l'émotion est là,
viens, prenons l'escalier des plaisirs détournés.
Les mots sont hors-la-loi mais l'émotion est là,
vers le septième étage, là où l'essence s'embrase.
Pour franchir la frontière, pas besoin de passeport,
dans son corps, un abri, la porte est grande ouverte...
Les mots sont hors-la-loi mais l'émotion est là,
un asile de verre, léger, haut dans les airs...
Philippe Pascal