Rock'n'Folk, n° ? - Critique de l'album : Philippe Pascale
A défaut d'être à tous les coups l'avenir de l'homme, la femme serait-elle l'avenir du rock ? Jean Ferrat demeure injoignable sur sa belle montagne. Le dernier congrès du centralisme démocratique et de l'affreux Jojo n’inscrit pas la question à l'ordre du jour. Les duettistes duellistes Catherine Chichin-Muriel Chenevez sont hors concours. Restent deux pistes tricolores. Celle de l'ancien Taxi boy Mirwais dont le récent « 14 Juillet » fêté avec sa Juliette nous (me) laisse encore sous le charme. Celle du défunt divin Marquis Philippe P. dont le nouvel album avec Pascale Leberre, déjà maîtresse aux claviers de Marc Seberg, nous (me) laisse embarrassé(e)s. La ballade de « India Song » composée par le Sud-Américain exilé à Paris, Carlos d’Alessio (remember la BO « Delicatessen »), et écrite par Marguerite, est classieusement revisitée dans une stange ambiance jazzy qui ne dépayserait pas le Badalamenti de « Twin Peaks ». « Honky Tonk Dance » réussit un subtil alliage grooviste (si, si, si) où portées par les baguettes métalliques acérées de Yves-André Lefeuvre (gare au Complot Bronswick), s'entremêlent contrebasse et trompette. Les huit autres titres de « Essaouira », décidément très in en ces temps de « Système D », à « La Ofrenda », escapade in spanish replongent dans le romantisme des eighties gris new-wave, marquent une continuité « sebergienne ».
Dommage que la nostalgie, ne soit plus ce qu'elle était, camarade(s) !
Valérie Coroller